Le pouvoir de suggestion : l’hypnose
Télé-Québec, Une pilule, une petite granule vendredi, 4 novembre 2005, 19h00
« Cette technique est de plus en plus utilisée, non seulement chez le psy, mais aussi dans le cabinet du médecin et du dentiste. L’hypnose modifie nos perceptions au point d’être devenue une alternative intéressante à l’anesthésie partielle ou totale. Est-ce une méthode qui agit avec tous ? »
Le pouvoir de l’hypnose
Canal-Vie, Jeux de société, dimanche 4 septembre 2005, 17h00
Avec la participation de :
Pierre Rainville, chercheur en neuropsychologie à l’Université de Montréal
Dr Nathalie Fiset, M.D.- Accoucher sous hypnose
Robert Bissonnette, psychologue – Membres fantômes
Dr Claude Verreault, chirurgien dentiste – Hypnose en dentisterie
Liliana Cané, psychologue – Approche ericksonnienne et traitement des phobies
Gaston Brosseau,psychologue – Arthrite juvénile et allergies alimentaires
« Cette semaine à l’émission, Joane Prince s’intéresse à l’hypnose, un dossier épineux sur lequel elle fait le point. L’hypnose est particulièrement populaire pour le traitement de la douleur, comme les migraines et l’arthrite, pour l’anxiété et les phobies, mais aussi les douleurs dites « »fantômes » », ressenties dans un membre amputé. Elle est également efficace chez les patients cancéreux, en complément des traitements de chimiothérapie, pour les aider à mieux traverser cette période difficile, en médecine dentaire et dans le traitement des grands brûlés, pour limiter l’inflammation et la douleur, ainsi que faciliter la guérison. Enfin, plusieurs thérapeutes utilisent l’hypnose pour traiter différentes maladies fonctionnelles, qui ne découlent pas de lésions physiques, comme des problèmes de constipation, par exemple. Mais l’hypnose est-elle vraiment un outil thérapeutique efficace et sécuritaire? Quels sont ses vrais pouvoirs et ses limites? Quel est son mode de fonctionnement? Et quels sont les pièges à éviter quand on s’adonne à cette pratique? L’animatrice rencontre divers spécialistes et patients qui nous offrent leur témoignage. Entre autres, un universitaire montréalais, qui s’intéresse à cette question et qui tente de comprendre l’efficacité de l’hypnose avec une méthodologie scientifique, nous expliquera comment les nouvelles techniques d’imagerie cérébrale nous permettent de comprendre un peu mieux l’action physiologique de l’hypnose sur le cerveau, malgré tous les mystères qui subsistent encore. »
Hypnose et douleur
Radio-Canada, Émission 37.5, 2 décembre 2004
Les bienfaits de l’hypnose, Rose-Marie Charest
Invité : Gaston Brosseau, psychologue
Issu du 18e siècle, le terme hypnose vient du mot grec hupnoein qui signifie endormir. Cependant, l’hypnose n’a rien à voir avec le sommeil et correspond plutôt à un état d’hyperconcentration détendue. La démarche pour la réalisation du reportage d’Enjeux
• pour s’assurer qu’il n’y avait pas de subterfuge, le réalisateur a proposé à Gaston Brosseau de recevoir une personne, Johanne, qui souffrait depuis de nombreuses années de douleurs au cou
• M. Brosseau n’avait jamais rencontré la patiente avant le reportage
• après quelques minutes d’hypnose, elle a pu tourner à nouveau la tête
• après 3 rencontres et des exercices à faire, Johanne a surmonté toutes ses douleurs chroniques et a repris son travail, le sport, toutes ses activités
• selon M. Brosseau, si on se donne le temps, toute personne peut arriver à utiliser l’hypnose de façon utile
• le psychologue travaille sur les résistances de son patient, lorsque celles-ci disparaissent, il y a possibilité d’hypnose
• les résistances, ce sont les parties de nous inconscientes, qui nous empêchent de changer
• il n’y a pas d’hypnose sans le désir de collaborer de la personne • il est impossible de conditionner un individu contre son gré, l’hypnose ne peut être que volontaire
Le bureau du psychologue : un lieu de parole
• quand on va voir le psychologue, il faut avoir la même attitude que lorsqu’on va voir le médecin : c’est pas tout le monde qui sort du bureau du médecin en étant « guéri », c’est la même chose pour le rapport avec le psychologue
• le psychologue travaille sur les parties saines de l’individu, il travaille avec son patient pour que celui-ci ait accès à des ressources qu’il a, mais qu’il n’a pas utilisées jusqu’à maintenant
• ce n’est pas le psychologue qui le guérit, c’est le patient qui « guérit de soi », qui apprend à utiliser ses propres ressources
• l’hypnose en soi, ça n’existe pas, ce qui existe, c’est l’interaction qu’une personne développe avec elle-même dans un contexte donné
• et ce contexte-là, on lui en donne les clés: on lui montre comment y avoir accès
• c’est important qu’il y ait un lien de confiance entre l’hypnotiseur et l’hypnotisé
• pour que le processus suive son cours, le sujet doit absolument être volontaire et faire confiance à la personne qui l’hypnotise
• toute consigne qui choquerait ses valeurs serait immédiatement refusée et il sortirait de la transe hypnotique
• on ne peut donc pas contrôler les facultés mentales du sujet ; on ne peut que lui faciliter l’accès à un état naturel propice à l’accomplissement d’un travail psychologique ou psychophysiologique
• les capacités hypnotiques varient beaucoup d’un individu à un autre, ceux qui ont la capacité de se représenter mentalement des images sont de meilleurs sujets.
Douleur et hypnose : d’où viennent les résultats ?
• les douleurs dites objectivables – des douleurs qu’on peut identifier par examen, au scanner par exemple, qui sont arrivées suite à un accident, sont plus faciles à traiter par hypnose que les douleurs diffuses
• on ne supprime pas une douleur si on n’a pas d’abord vérifié médicalement la nature de cette douleur
• il faut consulter un psychologue ou un professionnel de santé pour mettre à jour, identifier le problème physique ou psychologique avant d’utiliser l’hypnose, sinon, l’hypnose est une coquille vide
• l’hypnose est très efficace contre les problèmes générés par la douleur fantôme (sentir encore un membre amputé)
• la mémoire peut nous tromper sur notre propre corps, grâce à l’hypnose, nous pouvons avoir une nouvelle image cérébrale de notre corps
• l’hypnose module la réponse de la douleur, elle permet de diminuer ou d’annuler les signaux de la douleur parce que le cerveau bloque la réaction de la douleur.
L’hypnose est-elle efficace pour diminuer la douleur chez les fibromyalgiques ?
• une partie importante de la fibromyalgie, c’est le sentiment de culpabilité
• la fibromyalgie, c’est quelque chose de très invalidant pour la personne qui en souffre, de très difficile à gérer avec l’entourage
• la fatigue chronique qui l’accompagne fait qu’on perçoit souvent les fibromyalgiques comme des gens qui ont « jeté la serviette » • là où l’hypnose est très intéressante, c’est pour diminuer le stress, pour aider la personne à se déculpabiliser
• la fibromyalgie est complexe à traiter, mais, dans un délai raisonnable de 2 ou 3 mois, il est possible pour la personne atteinte de retrouver une qualité de vie qu’elle n’avait plus
• certaines personnes n’ont plus de douleur du tout. Bien sûr, il y a des exercices à faire.
Est-ce que la douleur est diminuée de façon durable ?
• apprendre à faire les exercices d’hypnose soi-même, c’est comme apprendre à faire de la bicyclette: une fois qu’on a trouvé la façon de garder l’équilibre, on l’a pour toujours, on n’a pas besoin de réapprendre
• c’est la même chose pour l’hypnose : la personne développe des réflexes, après, elle peut l’utiliser au besoin et faire ses exercices de dissociation par rapport à la douleur
• plus la personne fait ses exercices, plus elle peut les faire rapidement et même au milieu de différentes personnes.
Références : Société québécoise d’hypnose
Pour entrer en contact avec un professionnel, dentistes, médecins et psychologues travaillent avec l’hypnose : 514-990-1205